1678 aux rayons de la belle maîtresse d’Endymion. Il faut cependant qu’ils aient de bons yeux pour remarquer exactement toutes les actions du prince qu’ils veulent peindre. Ils font leur cour par l’étonnement qu’ils témoignent[1] de ces légions si nombreuses, et des fatigues qui ne sont que trop vraies ; il me semble qu’ils ont assez de l’air des deux Jean Doucet[2]. Ils disoient l’autre jour au Roi qu’ils n’étoient plus si étonnés de la valeur extraordinaire des soldats, qu’ils avoient raison de souhaiter d’être tués, pour finir une vie si épouvantable. Cela fait rire, et ils font leur cour. Ils disoient aussi qu’encore que le Roi craigne les senteurs ce gant d’Espagne ne lui fera point de mal à la tête. J’y ajoute qu’un autre moins sage que Sa Majesté en pourroit bien être entêté, sans avoir de vapeurs. Voilà bien des sottises, mon cher cousin ; je ne sais comment[3] Racine et Despréaux m’ont conduite sans y penser ; c’est ma plume qui a mis tout ceci sans mon consentement.
On est présentement à Ypres[4] et j’en suis en peine ;
- ↑ 4. « Par l’étonnement qu’ils ont. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.
- ↑ 5. Jean Doucet était un bateleur qui jouait les niais. Voyez les Aventures de M. d’Assoucy, Paris, Claude Audinet, 1678, p. 4, et une pièce singulière intitulée la Conférence de Ianot et Piarot Doucet de Villenoce et de Iaco Paquet de Pantin, sur les grandes magnificences qu’on prépare à Paris pour l’entrée de la Reyne. À Paris, M.DC.LX, in-4o de 8 pages. — Voyez aussi une note de M. P. Paris, tome VII, p. 537, de Tallemant des Réaux.
- ↑ 6. « Je ne sais comme. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
- ↑ 7 « À peine le château de Gand avait-il capitulé, que Louis XIV donnait l’ordre au marquis de la Trousse d’investir Ypres avec dix mille chevaux ; en même temps, deux autres corps de cavalerie étaient envoyés devant Bruges et Dixmude. » Voyez l’Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 492 et 493. La tranchée fut ouverte le 23 mars, et le 25, après un combat de nuit long et meurtrier, la place capitula.