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1678

682. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre (no 680, p. 410), j’y fis cette réponse.
À Bussy, ce 12e février 1678[1].

Je voudrois bien plaire à tout le monde, Madame, je veux dire à tous les honnêtes gens ; mais au moins je préférerois votre approbation à toutes les autres, si je n’en pouvois avoir qu’une. Vous êtes trop bonne de songer à moi autant que vous faites ; quand la cour sera revenue, vous ferez ce que vous jugerez à propos touchant ce que je vous ai envoyé.

Je suis d’accord qu’il y doit avoir quelque différence entre le style des mémoires et celui de l’histoire ; mais elle ne me paroit pas si grande que l’on doive croire[2] qu’un faiseur de bons mémoires ne fasse aussi bien une histoire. Dans tous les deux ouvrages, le style, à mon avis, doit être net et pressé. Si j’y songeois davantage, je vous dirois bien encore d’autres choses qui doivent être communes à ces deux ouvrages ; mais je traite ceci plus amplement dans la lettre que j’écris à notre ami[3].

Il est vrai[4] que Mme de Bussy a changé de logis ; elle loge maintenant rue Vaugirard, près du Calvaire[5].

Comment ne seroit-on pas dans l’incertitude de la trêve ou de la guerre, puisque je suis assuré que le Roi

  1. Lettre 682. — 1. Cette lettre est datée du 14e dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 2. « Que l’on ne doive croire. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) — C’est d’après ce même manuscrit que nous donnons fasse ; dans le nôtre, on lit fisse.
  3. 3. Voyez la lettre suivante.
  4. 4. Cette phrase n’est que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  5. 5. Voyez tome III, p. 230, note 3.