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1678 persuadé que je ne perds aucune occasion de faire mon devoir. Notre ami Corbinelli vous écrit pour vous dire son avis de votre style, qui est admirable pour des mémoires particuliers, mais qui ne peut donner aucune connoissance de celui que vous auriez pour l’histoire. On ne peut être plus occupés que nous le sommes tous deux de vous. J’ai été[1] chercher Mme de Bussy à son logis de la rue du Vïeux-Colombier mais je ne l’y trouvai plus, et enfin je la découvris dans le voisinage de Mme de la Fayette[2].

On est à présent dans la plus belle incertitude qu’il est possible : on croit la trêve et la guerre quatre fois en un même jour. On ne parle que de politique, et les raisonnements de travers sont inépuisables.

M. de Grignan, qui vient[3] d’arriver de Provence, s’y en retourne sur ses pas, et tous ceux qui ont des places dans les provinces sont dans le même chagrin. La santé de la belle Madelonne n’est pas en meilleur état qu’elle étoit. Je vous fais les baise-mains de toute ma famille, du bon abbé, de mon fils, enfin de tutti quanti ; et j’embrasse tendrement l’aimable veuve, et son très-cher poupon, qui fait une partie des occupations de mon cœur et de mon esprit.

  1. 4. Cette phrase ne se trouve que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 6. Voyez plus loin, p. 415.
  3. 6. « Qui venoit. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Ce manuscrit donne, trois lignes plus loin : « n’est pas meilleure qu’elle étoit. Je vous fais les baise-mains de toute la famille ; » deux lignes après : « et son très-cher papa, » au lieu de : « et son très-cher poupon. »