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directement à la maison de Bouillon ? Deux petites choses : hérésie et rébellion. Il y a bien des gens qui doivent prendre intérêt à soutenir que ce sont plutôt des malheurs que des crimes, commençant par le grand-père du Roi et finissant par tous vous autres[1]. Cela fait aussi dire de plaisantes choses à Monsieur le Prince[2]. Le commencement de cette généalogie se présente par une Gimel[3]. Mme Cornuel dit : « Hélas ! je le savois bien que M. de Noailles descendoit en droite ligne d’une lamentation de Jérémie. » Cela nous a réjouis : vous savez comme elle dit les choses. MM. de Bouillon ont répondu par un écrit, que je crois qu’on vous a envoyé aussi, où ils prouvent[4] la domesticité par des quittances qu’ils font venir. Ce sera un bon paquet. Les autres s’inscriront en faux. Cette affaire pourra bien durer jusqu’à la vallée de Josaphat[5] ; elle est des plus fâcheuses. Une personne disoit l’autre jour qu’elle eût été accommodée dès le commencement, si les dévots pardonnoient.

Vous avez su toutes les morts promptes et subites. M. de Sainte-Beuve[6] a laissé beaucoup de pauvres âmes errantes et vagabondes, sans conducteur et sans gouvernail dans les orages de cette vie.

Après avoir causé avec vous du tiers et du quart, je finis par la santé de la comtesse de Provence [7], qui me

  1. Lettre 674 (revue sur l’autographe) — 1. Les révoltés de la Fronde.
  2. 2. Le comte de Guitaut avait été, pendant tout le temps de la Fronde, attaché au prince de Condé, dont il était l’intime ami.
  3. 3. Voyez ci-dessus, p. 394 et 395, notes 6,7 et 8.
  4. 4. Il y a il prouve et qu’il fait venir, au singulier, dans l’autographe.
  5. 5. Voyez ci-dessus, p. 352, note 15.
  6. 6. Sur Sainte-Beuve, mort le 15 décembre 1677, voyez tome III, p. 377, note 6. — Dans l’édition Klostermann (1814), on a imprimé Sainte-Bonne au lieu de Sainte-Beuve.
  7. 7. Mme de Grignan.