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1677 Langlade me dit hier que vous lui aviez écrit pour l’affaire de M. de Luynes, et qu’il croit qu’il est plus aisé de l’accommoder entre Monsieur l’Archevêque[1] et M. de Concas, qu’ici, où personne n’est instruit. Mon très-cher Comte, venez-y donc vite ; je vous y souhaite, je vous y attends de tout mon cœur. Envoyez-nous des lettres pour vos filles, afin que tout soit prêt et que vous les trouviez ici ; le Coadjuteur y demeure et les ira tirer de captivité.

On[2] ne parle présentement que de l’affaire de M. de Noailles avec la maison de Bouillon[3] ; vous en savez les commencements ; la suite est une généalogie de M. de Noailles, où vous verrez dans l’argument le dessein d’offenser les maisons qui ont été de la religion et rebelles au Roi ; mais comme ce reproche s’étend à un grand nombre de maisons illustres, à commencer par Henri IV, la maison de Bouillon y est vengée par l’imprudence des Noailles. La querelle en est à savoir si un Antoine de Noailles[4], qu’ils disent avoir été ambassadeur et gouver-

  1. 4. L’archevêque d’Arles.
  2. 5. Cet alinéa manque dans l’édition de 1818. Il a été communiqué a M.Monmerqué en 1842 par M. le marquis de Castellane, et a été publié pour la première fois par M. Vallet de Viriville dans le tome IV de la Bibliothèque de l’École des Chartes, p. 321.
  3. 6. On lit dans la Correspondance de Bussy, tome IV, p. 13 et 14, à la suite d’une lettre de Brûlart, premier président de Bourgogne : « Le différend de M. de Bouillon et de M. de Noailles venoit de ce que le premier avoit dit qu’un des prédécesseurs de l’autre avoit servi de maître d’hôtel dans sa maison. Sur cela le duc de Noailles fit faire et fit imprimer sa généalogie, et cela partagea toute la cour. Pour moi, qui étois ami de Noailles, et qui avois obligation depuis peu au comte d’Auvergne sur la compagnie de cavalerie de mon fils, je ne pris point de parti. »
  4. 7. « Antoine, seigneur de Noailles… chevalier de l’ordre du Roi… lieutenant de Roi en Guienne, gouverneur et maire de Bourdeaux, né le 4 septembre 1504, accompagna l’an 1530 le vicomte de Turenne, son parent, en Espagne, qui alloit épouser, au nom de François Ier, Éléonore d’Autriche… et signa au contrat de mariage de cette prin-