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1677 la tête m’avoit tourné en y arrivant, et que j’avois perdu toute sorte de mémoire ; mais je vois que vous n’avez point reçu une de mes lettres de Roanne, car il y en avoit une pour servir d’instruction à Anfossy[1], qu’il n’a pas eue. Tout ce que vous me mandez du projet de votre voyage me fait un grand plaisir ; et pourvu que vous veniez, toutes les circonstances me seront agréables, et vous pourrez amener qui bon vous semblera. Plût à Dieu vous savoir en chemin présentement ! il fait un temps de printemps, vous n’auriez pas la moindre incommodité. Il faut espérer que l’hiver continuera de cette perfection : nous sommes à Noël et il n’a encore gelé que deux jours. Je compte votre assemblée finie et vous à Aix. Je croyois vous y envoyer des lettres de marquisat, mais la malédiction est dessus : il faut les recommencer, les faire resceller ; enfin c’est une affaire d’un mois, et comme vous serez ici en ce temps-là, et qu’à votre retour en Provence elles seroient encore surannées, tout est demeuré là ; je n’ai pas voulu qu’on demandât rien ; ainsi la vente d’Entrecasteaux[2] est retardée, nos affaires embarrassées, le tout par la négligence de l’abbé de Grignan ; sa paresse est jolie dans le commerce, comme vous voyez ; je vous assure qu’elle est pernicieuse, et qu’elle représente parfaitement l’indifférence pour les intérêts de ses amis.

    fautes qui s’étalent glissées dans les premières impressions, et dont plusieurs étaient assez graves. Ainsi p. 393, ligne 8, on avait donné pouvez, au lieu de pourrez ; lignes 20 et 21 : le sont, pour le tout, ce qui amenait une coupe de phrase toute différente ; p. 394, ligne 16, rangée, pour vengée ; p. 397, ligne dernière, présenter, pour prêcher, etc., etc.

  1. 2. Secrétaire du comte de Grignan. Anfos, Anfossy (Mme de Grignan écrit Enfossy) sont des formes provençales du nom d'Alphonse.
  2. 3. Voyez tomes IV, p. 233 et 447 ; V, p. 17. La terre d’Entrecasteaux appartenait sans doute au comte de Grignan, qui pour la vendre plus avantageusement voulait y faire attacher certains droits féodaux et le titre de marquisat.