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1677

668. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Trois semaines après que j’eus écrit cette lettre (no 664, p. 368), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Livry, ce 3e novembre 1677.

Je suis venue ici achever les beaux jours, et dire adieu aux feuilles ; elles sont encore toutes aux arbres ; elles n’ont fait que changer de couleur : au lieu d’être vertes elles sont aurores, et de tant de sortes d’aurore, que cela compose un brocart d’or riche et magnifique, que nous voulons trouver plus beau que du vert, quand ce ne seroit que pour changer.

Je suis logée[1] à l’hôtel de Carnavalet. C’est une belle

    jour d’environ un an et dix mois, elle repartit pour la Provence, en sorte que les lettres de Mme de Sévigné ne recommencèrent que le 15 septembre 1679. (Note de Perrin, 1754.) —— Nous donnons plus loin quelques lettres écrites à Mme de Grignan par sa mère, pendant ce séjour de près de deux ans, lettres que Perrin n’a pas connues ou n’a pas voulu publier.

  1. Lettre 668. — 1. « Je suis établie. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Le même manuscrit porte, cinq lignes plus loin : « … sur Racine et sur Despréaux ; » quatre lignes après Racine répondit : « Sire, nous sommes deux bourgeois ; nous n’avons… » Cela fut reçu très-agréablement. Ah que je sais un homme de qualité à qui j’aurois bien plutôt fait écrire mon histoire, si j’étois, etc. » Le paragraphe suivant commence ainsi : « Vous savez comment le Roi a fait M. le Tellier chancelier : ce choix a plu… L’autre jour, Berrier, à la tête des secrétaires du Roi, lui alla faire compliment comme les autres… mais, Monsieur Berrier, point de friponneries, point de finesses ; Monsieur Berrier, adieu. » Le troisième alinéa se termine ainsi dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Voilà un peu de fièvre quarte qui fait voir qu’elle est encore des nôtres. Il est vrai que l’avoir si médiocre ne m’empêchera pas de l’appeler toujours l’heureuse veuve. Je l’aime et l’embrasse de tout mon cœur ; aimez-moi bien tous deux, je vous en prie : vous n’aimerez pas une ingrate ; mais, je vous conjure, empêchez-moi de