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loir empêcher la bise de souffler ; elle est dans la maison avant lui, et elle l’en chassera plutôt qu’elle n’en sera chassée[1]. Monsieur le chancelier est mort de pure vieillesse[2]. J’ai mille bagatelles à vous conter ; mais ce sera quand je vous verrai : mon Dieu, quelle joie, ! Mille amitiés à tous vos aimables Grignans : le bon abbé est tout à vous[3]. Je souhaite fort que l’or potable fasse bien[4] à la belle Rochebonne. Mme de Sanzei prendroit tous les remèdes les plus difficiles pour être guérie[5]. La fièvre reprend à tout moment à notre pauvre cardinal ; vous devriez joindre vos prières[6] aux nôtres pour lui faire quitter un air si maudit ; il ne peut aller loin avec une fièvre continuelle ; j’en ai le cœur triste.

C’est M. le Tellier qui est chancelier[7] ; je trouve cela bon[8] : il est beau de mourir dans la dignité[9].

  1. 8. Voyez ci-dessus, p. 199, note 8.
  2. 9. La Gazette du 30 octobre annonce cette mort en ces termes : « Messire Étienne Dalligre, chancelier et garde des sceaux de France, mourut, âgé de quatre-vingt-cinq ans, dans l’hôtel de la Chancellerie, lundi au soir 25 de ce mois. » Voyez tome III, p. 39, note 11.
  3. 10. Cette phrase manque dans l’édition de 1754.
  4. 11. « Je souhaite que l’or potable fasse du bien. » (Édition de 1754.)
  5. 12. D’une surdité qui lui étoit survenue. (Note de Perrin.)
  6. 13. « Vos instances. » (Édition de 1754.)
  7. 14. M. le Tellier étoit âgé en ce temps-lâ de soixante-quatorze ans ; il mourut le 28 octobre 1685. (Note de Perrin.) — La Gazette, à la suite de la nouvelle de la mort du chancelier d’Aligre, annonce en ces termes la nomination de son successeur : « Le Roi voulant donner à messire Michel le Tellier un témoignage public de l’honneur de son estime très-particulière et de son extrême satisfaction des services fidèles et importants qu’il a rendus à Sa Majesté depuis plus de trente-cinq ans, dans la fonction de la charge de ministre et secrétaire d’État, déclara jeudi (28 octobre) qu’elle lui donnoit la charge de chancelier et garde des sceaux de France, de laquelle il a aujourd’hui (30 octobre) prêté le serment entre les mains de Sa Majesté. »
  8. 15. « Je trouve cela fort bien. » (Édition de 1754.)
  9. 16. Cette lettre du 27 octobre est la dernière de l’année 1677, à cause de l’arrivée de Mme de Grignan à Paris, d’où, après un sé-