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1677

664. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre (no 652, p. 354), j’y fis cette réponse.
À Bussy, ce 16e octobre 1677.

Votre lettre m’a donné la joie que j’ai accoutumé d’avoir quand j’en reçois de vous, Madame : je dis même avant que de l’avoir ouverte. Vous jugez bien que mon plaisir n’a pas diminué en la lisant. Votre nièce en a eu autant que moi mais à propos d’elle, elle a la fièvre quarte depuis trois semaines. Ne croyez pas par là que sa bonne fortune l’ait quittée ; au contraire, dans le temps que cette maladie est presque générale et fort violente[1], Mme de Coligny l’a la plus légère du monde.

Je n’irai pas cet hiver à Paris, mais l’année qui vient. J’espère vous porter ce que vous avez envie de voir. Vous avez ce plaisir-là devant vous, si plaisir y a. Vous disiez fort bien, Madame, quand la vieille Puisieux[2] faillit à mourir l’année passée, qu’elle mourroit deux fois bien près l’une de l’autre ; et moi, j’ajoute qu’elle nous eût fort obligés de n’en pas faire à deux fois ; comme disoit Patris, cela ne valoit pas la peine de se rhabiller[3]. Je suis fort aise que notre ami Corbinelli se soit tiré d’une méchante affaire, et que ce soit à l’or à qui il en ait l’obligation. Si cela les pouvoit raccommoder ensemble[4], j’en

  1. Lettre 664. — 1. « Et violente. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. 2. « Quand Mme de Puisieux. » (Ibidem.)
  3. 3. On lit ici de plus, dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Vous m’aviez fait déjà ce conte, mais vous m’avez fait grand plaisir de me le refaire. » Voyez la note 5 de la lettre 662 p. 356.
  4. 4. « Ensemble » manque dans le manuscrit de la Bibliothèque.