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n’aller, ce dit-on, qu’à la moitié[1] du chemin au-devant de Mme de Maintenon. Le Roi monta en carrosse à minuit pour aller au-devant d’elle ; il reçut un courrier qui lui apprit qu’elle étoit à Maintenon ; le lendemain elle revint, on a pris tout cela pour une bouderie, comme il en arrive souvent. On nomme la comtesse de Gramont[2] pour une des mouches qui passent devant les yeux. Mlle de Thianges[3] sera épousée par M. de Lavardin pour le duc Sforce[4], dans un mois ou six semaines. C’est une étrange chose de sortir du lieu où elle est, pour aller dans une des plus petites cours d’Italie. Vous me dites « Et pourquoi M. de Lavardin l’épouse-t-il ? » : C’est qu’il est parent de ce duc, et on lui a fait cet honneur[5]. On me dit hier en arrivant que le mariage de Mlle de Pompone[6]qui

  1. 16. Dans les deux éditions de Perrin : « croyant d’abord n’aller qu’à la moitié, etc. »
  2. 17. Voyez tome II, p. 285, note 9.
  3. 18. Voyez tome II, p. 146, note 9. — Le mariage, rompu peu de temps après, se renoua au mois de juin de l’année suivante ; il eut lieu enfin le 30 octobre 1678 et non pas en novembre 1677, comme on l’a dit par erreur dans la note citée plus haut. »
  4. 19. Voyez la Gazette du 5 novembre 1678. — Louis-Françoi-Marie Sforce, duc de Sforce, d’Ognano et de Ceni, chevalier des ordres du Roi en 1675, était alors veuf d’Artémise Colonne, fille de Jules-César, duc de Carboniano, morte depuis quelques mois. Il mourut sans postérité, le 7 mars 1685, à l’âge de soixante-sept ans. 1677Mme de Rabutin écrit à Bussy, le 14 novembre 1678 : « Mlle de Thianges a épousé le duc Sforce par procureur, lequel a été M. de Lavardin. On dit que quand on commença de parler à cet Italien de ce mariage, il manda au Roi que puisque Sa Majesté lui vouloit donner une femme, il trouveroit bon qu’il lui dît qu’il étoit vieux, malsain, incommodé dans ses affaires et jaloux. Une demoiselle auroit peur à moins que cela en épousant un Italien. »
  5. 20. Dans l’édition de 1734, qui, après cette phrase, passe à l’avant-dernier paragraphe : « Adieu, ma fille, » on lit : « et on l’a choisi pour cette cérémonie ; » dans celle de 1754, qui n’a pas les deux phrases suivantes : « et qu’il a été choisi pour le représenter. »
  6. 21. Sans doute Marie-Emmanuelle Arnauld, qui mourut en sep-