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Adieu, mon cher cousin : j’embrasse cette heureuse tourterelle consolée[1], et je vous conjure de m’aimer toujours. La belle Madelonne viendra dans un mois.


1677

663. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 15e octobre.

Nous avons été, ma chère enfant, deux jours à Livry, Mme de Coulanges, tout établie, faisant les honneurs, et moi la compagnie. Nous avions l’abbé Têtu et Corbinelli : il y survint Mlle de Méri, qui revenoit de la Trousse[2], croyant passer quelques jours avec Mme de Coulanges ; mais Mme de Coulanges a fini sa campagne, et nous revînmes toutes hier à Paris : Mlle de Méri, tout droit chez Mme de Moreuil[3], car sa maison est culbutée ; et Mme de Coulanges, l’abbé Têtu et moi, faisant des visites dans la province, comme Mme de la Fayette à Saint-Maur, et Mme de Schomberg à Rambouillet. Je croyois coucher chez Mme de Coulanges, mais ce n’est qu’aujourd’hui. Je revins ici voir le bon abbé, qui a été saigné, et qui est encore fort embarrassé de son rhume : j’ai sur le cœur de l’avoir quitté un moment. Nous sommes en l’air ; tous mes gens sont occupés à déménager : j’ai campé dans ma chambre ; je suis présentement dans celle de l’abbé, sans autre chose qu’une table pour vous écrire : c’est assez. Je

  1. 18. Mme de Coligny.
  2. Lettre 663 (revue en grande partie sur une ancienne copie). — 1. « Mlle de Méri qui revenoit de la Trousse, y arriva, croyant y passer, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 2. Voyez la lettre du 8 juillet 1685.