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1677 touchée de vos sentiments pour moi que de ceux de tout le monde[1] : je suis assurée que vous le croyez.

J’ai envoyé chez Corbinelli : il se porte bien, et viendra demain me voir. Pour le pauvre abbé Bayard, je ne m’en puis remettre : j’en ai parlé tout le soir ; je vous manderai comme en est Mme de la Fayette[2] ; elle est à Saint-Maur. Mme de Coulanges est à Livry ; j’y veux aller pendant qu’on fera notre remue-ménage. Mme de Guitaut avoit fait un fils ; il est mort le lendemain ; on lui a fait croire qu’il est à Époisse ; on lui en fit voir un autre avant qu’il partît[3]. Enfin c’est une étrange affaire ; son mari est venu pour voir comme on pourra lui faire avaler cette affliction. La maréchale d’Albret[4] est morte ; le courrier vient d’arriver.

Voilà Coulanges qui veut causer avec vous.


d’emmanuel de coulanges[5].

Nous la tenons enfin cette incomparable mère-beauté, plus incomparable et plus mère-beauté que jamais ; car croyez-vous qu’elle soit arrivée fatiguée ? croyez-vous qu’elle ait gardé le lit ? Rien de tout cela : elle me fit

  1. 11. « De tout le reste du monde. » (Édition de 1754.)
  2. 12. Voyez tome III, p. 194, note 1.
  3. 13. « …un fils, qui mourut le lendemain ; il fut question de lui en montrer un autre et de lui faire croire qu’on l’envoyoit à Époisse. » (Édition de 1754.)
  4. . Madeleine de Guénégaud, dernière sœur de Henri de Guénégaud, secrétaire d’État. Elle ne survécut que d’un an à son mari, mort le 13 septembre 1676.
  5. 15. Dans l’édition de 1734, cette apostille de Coulanges ne se rattache point à la lettre du 7 octobre, mais elle forme, avec un paragraphe de vingt-huit lignes dont elle est précédée, une lettre à part, datée du 10 octobre. Ce paragraphe se compose de deux fragments de la lettre de la Toussaint 1679, lettre dont la plus grande partie a été omise dans l’impression de 1734 et publiée pour la première fois