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hommes jusques à Briare, où nous prendrons le chemin d’Autry[1]. J’ai dit à Vardes que je le priois de vous faire entendre que je vous étois meilleure présentement à Paris qu’à Grignan. Je ferai bien tout ce qu’il faut pour vous y recevoir agréablement. Vous savez mieux que moi si nous y avons une maison ou non : je n’ai plus de lettres de d’Hacqueviile, et je marche en aveugle, sans savoir ma destinée[2] : qu’importe ? c’est un plaisir. Toute notre troupe vous fait ses compliments, surtout le bon abbé. Voilà un billet pour Vardes, sur ce qu’il m’a fait faire des plaintes de ne l’avoir pas vu ce matin. Je vous souhaite une parfaite santé, ma fille ; votre sang me fait toujours peur. Pour moi, je me porte très-bien ; j’ai bu par un temps admirable ; je n’ai point pris de douche, au moins peu : voilà le bonhomme de l’Orme content. Je vous embrasse mille fois, ma très-chère et très-belle : je meurs d’envie de recevoir de vos nouvelles.


658. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Gien, vendredi 1er octobre.

J’ai pris votre lettre, ma très-chère, en passant par Briare : mon ami Roujoux[3] est un homme admirable ; j’espère que j’en pourrai recevoir encore une avant que

  1. 6. Voyez tome II, p. 214, note 11 ; tome IV, p. 101, note 14, et p. 139, note 6 — Au lieu de : « où nous prendrons, » on lit dans l’édition de 1754 : « où nous les quitterons pour prendre. »
  2. 7. Les mots : « sans savoir ma destinée, » et le membre de phrase qui suit, manquent au texte de 1754.
  3. Lettre 658. — 1. Maître de la poste de Lyon. Voyez la lettre du 18 août précédent, p. 280. — Cette première phrase n’est pas dans l’édition de 1754.