ce que j’avois imaginé n’étoit point bien ; car je veux sur toutes choses que vous soyez contente, et quand vous la serez, je la serai[1].
Adieu, ma bonne : embrassez-moi, je vous en prie, et me dites comme vous vous portez[2]. Nous sommes ici dans une jolie société : le temps est admirable, le pays délicieux, on y fait la meilleure chère du monde. Il y a deux ou trois jésuites[3] qui font les entendus : que j’aurois de plaisir à les voir étrangler par Corbinelli ! Le Maimbourg est impertinent ; il y a toujours dans ses ouvrages la marque de l’ouvrier : la belle pensée de faire punir un Turc, parce qu’il n’a pas salué l’image de la Vierge[4] !
1677
650. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.
Je vous ai bien trouvée à redire depuis quinze jours, ma chère cousine[5]. Je vois bien qu’il ne vous faut jamais
- ↑ 14. « Et quand vous le serez, je le serai. » (Édition de 1734.)
- ↑ 15. « Adieu, ma chère fille : je vous embrasse, et vous prie de me dire comme vous vous portez. » (Ibidem.)
- ↑ 16. « Moines. » (Éditions de Rouen, 1726, et de Perrin, 1734,)
- ↑ 17. Mme de Sévigné lisait vraisemblablement en ce temps-là l’Histoire des iconoclastes du P. Maimbourg (publiée en 1673), où sont rapportés un grand nombre de châtiments miraculeux infligés aux profanateurs des images. Voyez, par exemple, au livre Ier (p. 29 de l’édition in-4o) l’histoire du chef sarrasin Masalmas, que « la mer s’accordant avec le ciel fit périr par un lamentable naufrage, » parce qu’il avait outragé une image de la Vierge.
- ↑ Lettre 650. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale :