1677 c’est-à-dire j’y dînerai demain,[1]comme je vous l’avois promis. Je vous écrivis de Saulieu, avec M. de Guitaut, une assez folle lettre : je vous en ai écrit quatre d’Époisse, où j’ai reçu toutes celles qui me sont revenues de Paris[2]. J’ai été prise et retenue en Bourgogne d’une telle sorte, que si par hasard je ne m’étois souvenue de vous, et des eaux que vous voulez que je prenne[3], je crois que je m’y serois oubliée. J’ai été chez Bussy, dans un château[4] qui n’est point Bussy, qui a le meilleur air du monde, et dont la situation est admirable. La Coligny[5] y étoit ; elle est très-aimable ; il y auroit beaucoup à parler mais je remets ces bagatelles pour une autre fois. Il a fallu aller dîner chez Monsieur d’Autun (le pauvre homme[6] !) et puis chez M. de Toulongeon ; et le jour que j’en devois partir, il fallut demeurer pour parler de nos affaires avec le président de Berbisy[7] qui venoit m’y trouver. Enfin me voilà sur votre route de Lyon, à vingt lieues de Lyon. Je serois mardi à Grignan, si Dieu le vouloit ; eh mon Dieu ! il faut détourner cette pensée, ma chère enfant : elle fait un dragon, si l’on ne prend un
- ↑ demain 4 de ce mois. (Édition de 1754.)
- ↑ 3. Cette phrase manque dans l’édition de 1734.
- ↑ 4. « Et que vous vouliez que je prisse les eaux. » (Édition de 1754.)
- ↑ 5. À Chaseu, que Bussy avait acheté en 1640. Voyez tome I, p. 379, note 9.
- ↑ 6. « Sa fille de Coligny. (Édition de 1734.)
- ↑ 7. Voyez tome III, p. 30, note 1.
- ↑ 8. Jean de Berbisy, baron de Vautous, président à mortier au parlement de Dijon, mort en 1697. La bisaïeule de Mme de Sévigné était Berbisy, et mère de Jeanne-Françoise Frémyot, sainte Chantal (voyez tome IV, p. 298, note 1). Le président de Berbisy était sans doute venu à Alonne (terre de Toulongeon voyez tome III, p. 153, note 5), ou à Monthelon, pour traiter avec Mme de Sévigné de sa part dans la succession du président Frémyot. Voyez la lettre de Bussy du 15 septembre suivant, p. 320. Voyez aussi tome I, les notes des pages 553 et 554.