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1677

645. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À CORBINELLI.

À la fin du mois d’aoùt, Mme de Sévîgné étant à Chaseu, me convia d’écrire à notre ami Corbinelli, et voici ce que je lui mandai[1].
À Chaseu, ce 1er septembre 1677.

Il n’y a pas longtemps que je vous ai fait réponse dans une lettre que j’écrivis à Mme de Sévigné[2], et me revoici avec elle dans une feuille de papier, vous écrivant tous deux de ce château, où nous avons passé si doucement un an ensemble. Il étoit agréable alors, il est aujourd’hui admirable, et notre amie en est contente. Nous l’aurions été davantage si vous aviez été de la partie, et Lucien, que nous avons lu, nous auroit encore paru plus divertissant[3]. La veuve qui vous plaît tant m’a aidé à faire l’honneur de ma maison. J’oubliois de vous dire que nous allâmes cinq lieues au-devant de la marquise.

  1. Lettre 645 — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, la lettre est précédée de l’introduction que voici : « Trois jours après (c’est-à-dire le 30 août), nous allâmes, Toulongeon, ma fille de Coligny et moi, au-devant de Mme de Sévîgné jusques à Lucenay, où ayant dîné avec elle, nous vînmes coucher à Chaseu. Elle y séjourna le lendemain 31e août, et en repartit le 1er de septembre. Nous allâmes dîner ce jour-là avec l’évêque d’Autun, tous ensemble, mais avant que de nous quitter, nous écrivîmes à Corbinelli. Mme de Sévigné commença et j’achevai ceci dans la même lettre. » — La lettre de Mme de Sévigné n’a pas été conservée.
  2. 2. Voyez la lettre du 20 août précédent, p. 286.
  3. 3. Ce commencement est ainsi modifié dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Il n’y a pas longtemps que je fis réponse à deux moitiés de lettres que vous m’écrivîtes dans celles de notre marquise, et me revoici avec elle dans une feuille de papier, vous écrivant de ce château où nous avons passé si doucement un an ensemble. Il n’êtoit pas laid alors ; il est aujourd’hui fort beau, et notre amie en est contente. Nous l’aurions été davantage si vous eussiez été de la partie, et Lucien, que nous avons lu, nous auroit paru encore plus agréable. »