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qu’elle pourra : voilà ce que vous me réduisez de souhaiter avec votre chienne de Provence[1]. Je ferai réponse vendredi au reste de votre lettre.


1677

636. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 13e août.

Je ne veux plus parler du chagrin que vous m’avez donné, ma chère bonne, lorsque vous m’avez dit que vous ne me causiez que des inquiétudes et des douleurs[2] : voudroit-on être capable de ne les avoir pas[3]quand on aime aussi véritablement que je vous aime ? c’est une belle idée et bien ressemblante aux sentiments que j’ai pour vous ! Je dirois beaucoup de choses sur ce sujet, que je coupe court par mille raisons ; mais pour y penser souvent, c’est de quoi je ne vous demanderai pas congé.

Mon fils partit hier : il est fort loué de cette petite équipée ; et tel l’en blâma, qui l’auroit accablé, s’il n’étoit point parti : c’est dans ces occasions que le monde est plaisant. Il est plus aisé de se justifier d’être allé[4], que

    Haye (1726), le discours commence seulement à qu’elle passe, et continue jusqu’à pourra. Nous avons suivi le texte de l’édition de 1754.

  1. 37. Ce membre de phrase ne se trouve que dans les éditions de la Haye et de Rouen ; celle de 1754 porte « le plus vite qu’elle pourra ; je le souhaite. Je ferai réponse, etc. »
  2. Lettre 636. — 1. Dans l’édition de 1754 : « En me disant que vous ne me causiez que des inquiétudes et des douleurs par votre présence. » Le membre de phrase suivant manque ; les impressions de la Haye et de Rouen {1726) qui ont ce membre de phrase, n’ont pas celui qui suit : « c’est une belle idée, etc. »
  3. 2. Dans le texte de la Haye : « de n’en avoir pas. »
  4. 3. Dans son édition de 1754 Perrin a ajouté les mots : « à cette échauffourée. »