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1677 cheur d’écrevisses ! Seigneur Dieu ! s’il introduisoit tout ce que vous dites : Plus de jugement dernier, Dieu auteur du bien et du mal, plus de crimes, appelleriez-vous cela éplucher des écrevisses ?

Vous avez donc usé du cérémonial de province à la rigueur avec vos dames ? vous avez interrompu la lettre que vous m’écriviez pour être avec elles[1] ? vous le leur avez dit ? si elles vous avoient parlé de la reprendre, vous m’eussiez renoncée ? Qu’est-ce qu’une mère ? est-on bien pressé d’écrire à une mère ? Vraiment, ma chère bonne, vous me gâtez si fort par toutes les tendresses que vous ajoutez après cette ironie et par toute l’amitié que vous avez pour moi, que je ne puis plus être contente de toutes celles que je vois dans toutes les familles[2] : par quel bonheur me suis-je attiré cette singularité ? Je vous demande la continuation d’une chose qui m’est si agréable ; aussi bien vous me priiez l’autre jour de vous aimer toujours : nous voilà quittes[3].

Nous avons eu à Livry M. de Simiane[4] et la bonne d’Escars : ils furent fort contents de cette promenade. Votre petit Arnoux étoit avec eux ; il y étoit déjà venu avec

    Cardinal de Retz cartésien, p. 198.) — Voyez plus loin, p. 365 et 366, la note 32 de la lettre du 15 octobre suivant.

  1. 26. Ce membre de phrase et le suivant manquent dans les éditions de Perrin.
  2. 27. Dans les deux éditions de Perrin il y a simplement : « écrit-on à une mère, vraiment, ma chère enfant (dans le texte de 1754 : ma fille), vous me gâtez si fort par l’amitié que vous avez pour moi, que je ne puis plus être contente d’aucune de toutes les amitiés que je vois dans les familles. » La fin du paragraphe manque dans l’édition de 1754.
  3. 28. Ces deux derniers membres de phrase manquent dans l’édition de 1734. Celle de la Haye n’a pas la première phrase de l’alinéa suivant.
  4. 29. Voyez tome II, p. 459, note 10.