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1677 dont nous écrivions de Lambesc des lamentations, qu’on ne reçut que six ou sept jours après que le siège fut levé ? Peut-être que cette fois ils seront encore plus honnêtes, et se contenteront de l’avoir investi[1]. Vous en saurez la suite. Ce qu’il y a présentement, c’est le départ des guerriers. Je revins hier de Livry, et pour dire adieu à mon fils, et pour me préparer à partir lundi.

Mais il faut que je vous mande une mort qui vous surprendra : c’est de la pauvre Mme du Plessis Guénégaud. Ma bonne, elle n’a jamais lu votre petite lettre[2] ; et elle tomba malade la semaine passée : un accès de fièvre, et puis un autre, et puis un autre, et puis le transport au cerveau ; l’émétique qu’il falloit donner, point donné, parce que Dieu ne vouloit pas ; et cette nuit, qui étoit la septième[3], elle est morte sans connoissance. Cette nouvelle m’a surprise et touchée ce matin : je me suis souvenue de tant de choses, que j’en ai pleuré de tout mon cœur. Je n’étois son amie que par réverbération[4] comme vous savez ; mais nous étions selon son goût, et je crois que bien de ses anciennes amies n’en sont pas plus touchées que moi. J’ai été chercher la famille : on ne les

    ne s’éloigne pas autant de la phrase si libre et si vive de Mme de Sévigné : les seules différences sont : qu’on croit, au lieu de dont on est persuadé, et beaucoup de régiments sortis des garnisons, et toute prête, etc. Dans les éditions de 1726 il y a « prête à le secourir ».

  1. 8. Dans les deux éditions de Perrin : « d’avoir investi la place. » La fin de l’alinéa, depuis : « Vous en saurez la suite, » manque à la fois dans l’édition de Rouen et dans celle de la Haye.
  2. 9. Ce membre de phrase n’est pas dans les éditions de Perrin.
  3. 10. « La septième » est le texte de la Haye. Les autres éditions portent « le septième. » — La Gazette du 14 août nous apprend que Mme du Plessis était morte en sa maison le soir du lundi 9.
  4. 11. On a déjà vu plusieurs fois que c’était la liaison de Mme de Sévigné avec le surintendant Foucquet et avec la famille Arnauld qui l’avait mise en rapport de société avec Mme du Plessis Guénégaud. (Note de l’édition de 1818.)