encore à la Place[1], que nous n’ayons vu l’effet des espérances de M. de Guénégaud[2] avant le voyage de Fontainebleau, qui est mercredi[3] : c’est un temps bien court.
Mlle de Méri vous envoie les plus jolis souliers du monde ; il y en a une paire qui me paroît si mignonne, que je la crois propre à garder le lit : vous souvient-il que cette folie vous fit rire un soir ? Au reste, ma fille, ne me remerciez plus des riens que je fais pour vous : songez à ce qui me fait agir ; on ne remercie point d’être passionnément aimée : votre cœur vous apprendra d’autres sortes de reconnoissances[4].
1677
635. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[5].
Vous ne vous plaindrez pas, ma bonne, que je ne vous mande rien aujourd’hui. La nouvelle du siège de Charleroi[6] a fait courir tous les jeunes gens, et même les boiteux. Mon fils tout écloppé s’en va demain en chaise roulante[7], sans nul équipage : tous ceux qui lui disent qu’il
- ↑ 8. La place Royale.
- ↑ 9. Ne faut-il pas lire Mme de Guénégaud ? Elle était veuve depuis le 16 mars 1676. Voyez la lettre du 14 juillet, p. 210.
- ↑ 10. Nous voyons dans la Gazette du. 18 août que la cour ne partit de Versailles pour Fontainebleau que le jeudi 26 août.
- ↑ 11. « Quelque autre sorte de reconnoissance. » (Édition de 1754)
- ↑ Lettre 635 — 1. Cette lettre est précédée dans d’autres éditions d’un fragment sans date en tête duquel on a imprimé arbitrairement « 8 août 1677. » Nous avons donné ce fragment au tome III, page 129.
- ↑ 2. La Gazette du 14 août annonce que « le 6 le prince d’Orange arriva à la vue de Charleroi, qu’il fit investir sur les neuf heures du matin. »
- ↑ 3. Aller en chaise roulante, c’est voyager en poste, avec des che-