1677 infante chez elle : elle est fort jolie, fort gaie[1] ; je crois que je la divertis. J’ai le bonheur de faire rire la grand’mère, qui m’a dit à moi-même qu’elle me trouvoit joli garçon ; nous nous entendons même quelquefois, la petite fille et moi, et là-dessus, nous nous regardons de côté : cette affaire est entre les mains de la Providence. Si Deus est pro nobis, quis contra nos ? ma foi, nemo, Domine[2]. N’a-t-il pas raison, le petit bonhomme ?
On voit bien que mon fils lit les bons auteurs. Vous nous feriez grand plaisir de nous donner cette petite émerillonnée, cette petite infante qui est à la portière auprès de sa mère. Si nous ne nous marions à cette heure, jamais nous n’y réussirons ; nous n’avons jamais été si bons, et nous pouvons devenir mauvais. Je m’en vais à Livry respirer un moment ; car Mme de la Fayette est si malade que je suis honteuse de la quitter pour mon plaisir ; je m’en vais pourtant ; mais j’irai et viendrai jusqu’à mon voyage de Vichy.
Voici une reprise[3] : ainsi la longueur de ma lettre ne doit pas vous faire peur. J’attends les vôtres avec impatience ; mes amis de la poste ne font rien qui vaille.
- ↑ 12. Ce membre de phrase n’est pas dans le texte de 1734, qui n’a pas non plus, quelques lignes plus bas : « et là-dessus nous nous regardons de côté. »
- ↑ 13. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? — Personne, Seigneur. », Le premier membre de phrase est tiré de l'Épitre de saint Paul aux Romains, chapitre VIII, verset 31.
- ↑ 14. L’édition de 1734 fait de ce qui suit une lettre distincte sous la date du vendredi 16 juillet, et commence seulement à cette phrase : « Je suis toujours très-contente de la Garde. »