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1677 de vapeurs ? Dieu soit loué ; allez prendre l’air, allez à Saint-Maur, soupez chez Mme de Schomberg, promenez-vous aux Tuileries ; du reste, vous n’avez point d’incommodité, je vous mets la bride sur le cou. Voulez-vous manger des fraises ou prendre du thé ? Les fraises valent mieux. Adieu, maman : j’ai mal au talon[1] vous me garderez, s’il vous plaît, depuis midi jusqu’à trois heures, et puis vogue la galère ! » Voilà, ma petite sœur, comme font les gens raisonnables. L’infortunée Io est au Pousset[2] cez Matame te Clérempo ; elle a passé une nuit tans les samps, comme une autre Ariane : ah ! où étoit Bacchus pour la consoler, et pour faire briller sa couronne dans les cieux ? Hélas ! il étoit tranquille au comble de la gloire, et peut-être sur une haute montagne, où, selon l’ordre que Dieu a établi en ce monde, on trouve aussi une allée. Adieu, ma belle petite sœur.

  1. 6. Le baron de Sévigné venait d’être blessé au talon. « Le lundi 15 mars, le fils de Mme de Sévigné, allant, avec sa compagnie des gendarmes-Dauphin, porter des fascines pour des travaux, eut le talon de sa botte emporté d’un coup de canon. » (Le siége de Valenciennes, par le prince de la Moscowa. Paris, 185S, Librairie nouvelle, in-12, p.45. L’auteur s’appuie d’un journal inédit de Henri de Hennin, sur le siége de Valenciennes.)
  2. 7. « Au Bouchet, » et plus loin : « dans les champs. » Voyez tome II, p. 106, note 10.