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1677 de faveur, si bien remplies autrefois. Mme la princesse de Tarente étoit auprès de Madame ; elles avoient eu de grandes conférences : le petit de Grignan profiteroit beaucoup à les entendre[1]. Ma fille, je me porte très-bien, et je dirai toujours : « Plût à Dieu que vous eussiez autant de santé que moi ! » Je m’en vais ce soir à Livry avec d’Hacqueville. Nous irons demain dîner à Pompone : Mme de Vins nous y attend avec le reste de la famille. Voilà un couplet de chanson de M.de Coulanges[2] ; je le trouve plaisant : quoique les médecins vous défendent de chanter, je crois que vous leur désobéirez en faveur de cette folle parodie

Io est à la campagne, et n’a pu soutenir ce personnage simple, qui n’étoit pas praticable. Je consulterai avec le Coadjuteur quel livre on pourroit vous envoyer. Je relis, par hasard, Lucien[3] : en peut-on lire un autre ?


de charles de sévigné.

Pour vous montrer que votre frère le sous-lieutenant est plus joli garçon que vous ne croyez, c’est que j’ôte la plume des mains de maman mignonne, pour vous dire moi-même que je fais fort bien mon devoir. Nous nous gardons mutuellement ; nous nous donnons une honnête liberté : point de petits remèdes de femmelettes. « Vous vous portez bien, ma chère maman, j’en suis ravi. Vous avez bien dormi cette nuit : comment va la tête ? point

  1. . Comme ces deux princesses ne parloient jamais que la langue de leur pays entre elles, Mme de Sévigné disoit que son petit-fils, à qui on faisoit apprendre l’allemand, profiterait beaucoup à les entendre. (Note de Perrin.)
  2. 4. L’édition de 1754, la seule, nous l’avons dit, qui donne cette lettre, ne contient pas ce couplet de Coulanges.
  3. 5. Sans doute dans la traduction de Perrot d’Ablancourt, publiée en 1654.