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miennes ; aimez-moi, et ne me cachez point un si précieux trésor. Ne craignez point que la tendresse que j’ai pour vous me fasse du mal ; c’est ma vie.


1677

615. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[1]..

À Paris, vendredi 18e juin.

Je pense aujourd’hui à vous, comme étant à Lyon, arrivée d’hier au soir[2], assez fatiguée, ayant peut-être besoin d’une saignée pour vous rafraîchir. Vous avez dû être incommodée par les chemins d’une incommodité très-incommode[3] ; j’espère que vous m’aurez mandé de vos nouvelles de Châlon, et que vous m’écrirez aussi de Lyon. La difficulté est de recevoir mes lettres ; j’ai envoyé à la poste : on ne répond que des extravagances ; je m’y en vais moi-même, et chercher des Grignans car je ne puis[4] vivre sans en avoir pied ou aile. J’irai au salut en

    ment sentir aussi à qui s’outrecuidoit à son égard. Il tira tout de son amour du bien, de l’excellente droiture de ses intentions, et d’un travail en tout genre au-dessus des forces ordinaires, qui nonobstant le peu d’étendue de ses lumières, tira souvent de lui des mémoires, des projets et des lettres d’affaires très-justes et très-sensées. »

  1. Lettre 615 (revue en très-grande partie sur une ancienne copie). — 1. L’édition de la Haye (1726) commence cette lettre à la ligne 9 de notre page 181 et de la manière suivante : « Ainsi vous trouvez vos jolis enfants, etc. ; » elle la termine aux mots : « à celui-là point de pardon. » Elle donne ce fragment sous la date du mercredi 24 janvier, sans indication d’année. Notre manuscrit porte, évidemment par erreur, la date du 18 novembre.
  2. 2. « Comme étant arrivée d’hier au soir à Lyon. » (Édition de 1754.)
  3. 3. Ces quatre derniers mots ne se trouvent que dans notre manuscrit.
  4. 4. « … et que vous m’écrirez aussi de Lyon. Je m’en vais chercher des Grignans ; je ne puis, etc. » (Édition de 1754.)