1677
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Allons, je le veux, recommençons notre commerce. Vous commenciez, dites-vous, à vous raccoutumer à moi. Il y a longtemps que nous n’avons qu’à nous voir un peu pour nous aimer autant que si nous passions notre vie ensemble : aussi bien y a-t-il quelques petits esprits dans notre sang qui feroient une liaison malgré nous, si nous n’y consentions de bonne grâce. Nous craignons si fort le chagrin, que nous nous consolons de notre absence par le plaisir de recevoir de nos lettres. Jouissons de cet heureux tempérament, mon cher cousin : il nous mènera bien loin. Pour moi, je me porte assez bien ; et ce n’est aussi que pour conduire la belle Madelonne que je m’en vais à Vichy. La joie que j’aurai d’être avec elle me fera plus de bien que les eaux. Je vous demande pardon, mon cousin, je ne suis pas si traitable sur son absence que sur la vôtre. Sa Provence me désole, et ma rate se mêle dans toutes nos séparations. Je la conduirai jusqu’à Lyon[2], et puis je reviendrai à Bourbilly, c’est-à-dire à Époisse ; car le château de nos pères n’est pas en état de me loger. Si vous faisiez un petit voyage à Forléans[3] dans ce temps-là, qui seroit à peu près le 15e ou le 20e juillet, j’aurois beaucoup de consolation. J’aimerois