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1677

606. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ[1].

Trois semaines après que j’eus reçu ce billet, j’écrivis cette lettre à Mme de Sévigné.
À Paris, ce 16e janvier 1677.

J’attends réponse de mon ami Saint-Aignan ; je ne suis nullement en peine de ses soins, de sa chaleur à me servir, ni de son jugement à choisir bien le temps à donner ma lettre au Roi[2]. Le reste dépend de cette folle de fortune, à qui véritablement je déplais, mais qui pourroit bien enfin se raccommoder avec moi. Si elle ne le fait pas, ce qui me consolera de ses injustices, c’est qu’elle déshonorera infailliblement[3] ceux qu’elle aura employés à me persécuter.

  1. Lettre 606. — 1. Dans l’édition de 1818, ce billet est joint à notre lettre 604, datée du 23 décembre.
  2. 2. Cette lettre au Roi fut remise le 6 février. Voyez, dans la Correspondance de Bussy, tome III, p. 209, la lettre du duc de Saint-Aignan. — Dans le manuscrit autographe de la Bibliothèque impériale, il y a de donner, pour à donner ; et deux lignes plus bas, à la fin, pour enfin.
  3. 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, les mots déshonorera infailliblement ont été d’abord biffés et remplacés au-dessus de la ligne, probablement de la main de Mme de Coligny, par ceux-ci : « ne fera pas honneur ; » puis rétablis dans l’interligne, sans doute par le P. Bouhours, à la suite du mot honneur. Voyez la Préface de la Correspondance de Bussy, édition de M. Lalanne tome I, p. X et XI, note 1.