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1676 mais ce n’est pas sa chère nièce[1] : c’est une chose bien cruelle que de ne plus espérer cette joie[2] ; savez-vous bien que cela fait une de mes tristes pensées ?

La paix de Pologne est faite, mais romanesquement. Ce héros[3], à la tête de quinze mille hommes, entouré de deux cent mille, les a forcés, l’épée à la main, de signer[4] le traité. Il s’étoit campé si avantageusement, que depuis Calprenède on n’avoit rien vu de pareil : c’est la plus grande nouvelle que le Roi pût recevoir, et qui achemine la paix[5], par les ennemis que le roi de Pologne et le Grand Seigneur nous vont ôter de dessus les bras. Le Marseille[6] a déjà mandé qu’il avoit eu bien de la peine

  1. 17. Expression d’amitié dont se servait le cardinal de Retz en parlant de Mme de Grignan : elle était sa nièce, à la mode de Bretagne, et au sixième degré seulement, par Marguerite de Vassé, son aïeule paternelle, fille de Lancelot de Vassé et de Françoise de Gondy, sœur de Philippe-Emmanuel de Gondy, père du cardinal de Retz. (Note de l’édition de 1818.) Voyez tome I, p. 536.
  2. 18. « C’est une chose bien cruelle de ne plus espérer la joie de le revoir. » (Édition de 1754.)
  3. 19. Sobieski. Après la bataille de Zurawno, livrée le 8 octobre, où le roi de Pologne tint tête en effet à deux cent mille Turcs, on conclut une paix provisoire, qui cependant laissait aux Turcs Kaminiec et une petite partie de l’Ukraine. — La Gazette, dans un numéro extraordinaire du 14 décembre, publie « la Paix de la Pologne, et ce qui s’est passé depuis le 24 septembre dernier, jusqu’au 18 octobre, entre l’armée du roi de Pologne et celle des Turcs, joints aux Tartares, devant le camp de Sa Majesté Polonoise, à Zurawno. »
  4. 20. Dans les deux éditions de Perrin : « à signer. » La phrase suivante manque tout entière dans l’édition de la Haye (1726) ; la seconde partie de cette même phrase n’est pas dans les impressions de 1725 et de Rouen (1726) : on la lit pour la première fois dans l’édition de 1734.
  5. 21. Les mots : « et qui achemine la paix, » manquent dans l’édition de 1754,
  6. 22. L’évêque de Marseille, ambassadeur en Pologne. — C’est par erreur que les impressions de 1725, de Rouen et de la Haye (1726) l’appellent déjà « Monsieur de Beauvais. » Dans les éditions de Per-