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d’avoir à élever ce petit garçon. Pauline est donc la favorite de Monsieur le Comte, et notre sœur colette[1] ne respire que le saint habit. Adieu, ma chère enfant, je vous embrasse mille fois.

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566. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 7e août.

Je m’en vais demain à Livry, ma très-chère, j’en ai besoin, ou du moins je le crois. Je ne vous en écrirai pas moins, et notre commerce n’en sera point du tout interrompu. J’ai vu des gens qui sont venus de la cour, et qui sont persuadés que la vision de Théobon est entièrement ridicule[2], et que jamais la souveraine puissance de Quanto n’a été si bien établie. Elle se sent au-dessus de toutes choses, et ne craint non plus ses petites morveuses de nièces[3] que si elles étoient charbonnées. Comme elle a bien de l’esprit, elle paroît entièrement délivrée de la crainte d’enfermer le loup dans la bergerie sa beauté est extrême, et sa parure est comme sa beauté, et sa gaieté comme sa parure

Le chevalier de Nogent a nommé le Baron au Roi, au nombre de trois ou quatre qui ont fait au delà de leur devoir, et en a parlé encore à mille gens. M. de Louvois est revenu ; il n’est embarrassé que des louanges, des

  1. 28. La fille aînée de M. de Grignan, de son premier mariage, avec Angélique-Clarice d’Angennes. Voyez tome III, p. 371, note 8.
  2. Lettre 566. 1. Voyez la lettre du 31 juillet précédent, tome IV, p. 555 et 556.
  3. 2. Mme de Nevers et Mlle de Thianges, depuis duchesse de Sforce. (Note de Perrin.)