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conseil de guerre, et savoir ce que deviendra le pauvre Baron, que j’ai laissé à Livry, tout estropié.

J’ai vu d’Hacqueville : je n’ai pu m’empêcher, quoique très-inutilement, de lui témoigner ma douleur sur votre incertitude, et sur les temps infinis que je prévois sans vous voir, si Dieu n’a pitié de moi. Il m’a montré votre lettre. J’attends votre décision avec une extrême émotion. Je vous dirai ce que j’aurai fait à Versailles et pour le congé de votre frère. Adieu, ma très-chère et trop aimée mille fois pour mon repos : je vous prie que cette lettre vous trouve en chemin ; si vous avez pris le parti que nous souhaitons, vous devez être partie. Ne vous fais-je point un peu de pitié de passer ma vie sans vous voir ?

1676

596. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, mercredi 11e novembre.

de madame de sévigné.

Cette lettre, ma très-chère, ne vous trouvera point à Grignan ; mais je ne sais point encore quel parti vous aurez pris, ni de quoi vous vous repentez ; car vous nous assurez que le repentir sera inséparable de votre résolution. Si vous avez pris le parti de Lyon[1], il me semble que vous n’y devez point avoir de regret, puisque vous contentez tout le monde, et satisfaites à toutes vos pa-

    voici : « Adieu, ma, très-chère : si vous avez pris le parti que nous souhaitons, j’espère que ma lettre vous trouvera en chemin. » Notre dernier paragraphe est tiré du manuscrit.

  1. Lettre 596. — 1. « Cependant, si vous avez pris la route de Lyon. » (Édition de 1754.)