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confesser ; mais par malheur ce n’est pas pour cette fois : il faut qu’elle se contente de me voir clopiner[1], comme clopinoit jadis M. de la Rochefoucauld, qui va présentement comme un Basque. Nous espérons de vous voir[2] bientôt ; ne nous trompez pas, et ne faites point l’impertinente : on dit que vous l’êtes beaucoup sur ce chapitre. Adieu, ma belle petite sœur : je vous embrasse mille fois du meilleur de mon cœur.


de madame de sévigné.[3]

Vous pouvez compter que vous aurez votre pension ; j’irai la semaine qui vient à Versailles pour parler à M. Colbert avec le grand d’Hacqueville : il nous la donna si vite pour vous faire partir ; ne voudra-t-il point en faire autant pour vous faire revenir ? Adieu, ma très-chère et très-parfaitement aimée : j’embrasse tout ce qui est auprès de vous. Dieu sait si je souhaite de vous voir ; cependant je vous avoue que je ne veux point que ce soit contre votre gré, ni avec tout le chagrin que je crois voir dans vos lettres : il faut que vous partagiez cette joie, si vous voulez que la mienne soit entière.


593. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SẺVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, vendredi 30e octobre.

de madame de sévigné.

Je reçois avec tendresse, ma chère fille, ce que vous

  1. 10. Qu’elle se réduise à me voir clopiner, (Édition de 1754.)
  2. 11. « Nous espérons vous voir. » (Ibidem.)
  3. 12. Tout ce qui suit ne se trouve que dans l’édition de 1734.