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L’abbé de Pontcarré me montra hier ce que vous lui écrivez sur le manteau donné inconsidérément[1] : cela est fort plaisant.

Il est vrai que la conduite de notre cardinal dans son voyage[2] est adorable : on l’admire bien aussi ; il en reçoit l’honneur qu’il mérite.


591. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, vendredi 23e octobre.

Voici le second tome du frater. Je lui envoyai hier un carrosse au Bourget, et je vins avec un autre à six chevaux (cela soit dit en passant)[3] le trouver ici, où je ne croyois pas trop qu’il dût arriver si précisément. Cependant le hasard, qui est quelquefois plaisant, nous fit tous deux[4]. rencontrer au bout de l’avenue : cette justesse nous fit rire. Nous entrâmes, nous nous embrassâmes, nous parlâmes de vingt choses à la fois, nous nous questionnâmes sans attendre ni entendre aucune réponse ; enfin cette entrevue eut toute la joie et tout le désordre

  1. 26. Voyez la lettre du 2 octobre précédent, p. 85.
  2. 27. Ces trois mots : « dans son voyage, » ne sont pas dans le texte de 1754.
  3. Lettre 591 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Les mots : « à six chevaux, » et : « cela soit dit en passant. » ne sont pas dans les éditions de 1726, mais seulement dans celles de Perrin. Ce commencement de la lettre ne se trouve pas dans le manuscrit.
  4. 2. Le mot deux, qui paraît nécessaire, n’est que dans l’édition de la Haye (1726)