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1676 mond[1], qui s’y est fait faire, comme bienfaitrice, un petit appartement enchanté : elle sort quand elle veut ; mais elle ne le veut guère, parce qu’elle a principalement dans la tête de vouloir aller en paradis. Je vous amènerai ici, non-seulement comme une relique de ma grand’mère, mais comme une personne curieuse, qui doit aimer à voir une très-belle maison de campagne ; vous en serez surprise. Je vais donc, dans cet aimable lieu, répondre à votre lettre. Je continue à vous conjurer, ma très-chère, de décider en ma faveur, et de ne plus balancer à faire un voyage que vous m’avez promis, et qu’en vérité vous me devez un peu. Je ne suis pas seule à trouver que vous marchandez beaucoup à me faire ce plaisir. Partez donc, ma fille, partez : vous devez avoir pris vos mesures sur le départ de M. de Grignan ; je l’embrasse, et vous prie de lui donner ma lettre ; je vous recommande aussi celle de Monsieur l’Archevêque : j’espère plus en eux qu’en vous pour une décision.

J’ai dit comme vous sur ce règlement : il n’y a pas de raison à leur dire que quand ils seront malades, ils ne viendront point à l’assemblée : cela s’en va sans dire ; et aussi qu’ils se trouveront à l’ouverture, quand ils seront dans le lieu : quelle folie ! ils ne s’y trouveront jamais : ce n’est point un lieu où l’on se trouve par hasard. J’avois corrigé cet article, sans en ôter aucun sens[2] mais d’Hacqueville aima mieux l’envoyer promptement, que de tarder encore huit jours, disant que les évêques de vos amis ne feroient point de difficulté, et que les autres en feroient toujours : l’Intendant au moins ne sauroit y manquer. Cette affaire m’a donné du chagrin ; je n’en ai guère du mal de jambe du Comte ; je l’approuve fort et

  1. 19. Voyez tome II, p. 66, note 2
  2. 20. « Sans rien ôter au sens. » (Édition de 1754.)