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1676 a fait[1] plusieurs opérations ; et enfin il s’en est allé[2]. Sœur Louise de la Miséricorde[3] fit supplier le Roi de conserver le gouvernement pour acquitter les dettes, sans faire mention de ses neveux. Le Roi lui a donc donné ce gouvernement, et lui a mandé que s’il étoit assez homme de bien pour voir une carmélite aussi sainte qu’elle, il iroit lui dire lui-même la part qu’il prend à sa perte[4]. Mme de Soubise est revenue de Flandre : je l’ai vue, et lui ai rendu une visite qu’elle me fit à mon retour de Bretagne. Je l’ai trouvée fort belle, à une dent près qui lui fait un étrange effet au devant de la bouche ; son mari est en parfaite santé, et fort gai. Il me paroît qu’on les a mal gardés ces nuits passées[5].

La grande femme[6] s’est fort éclaircie avec Quanto, et a fait voir au doigt et à l’œil qu’elle étoit incapable d’approuver de nouveaux feux. On ne peut pas être mieux qu’elle est présentement : peut-être que demain ce ne sera plus la même chose ; mais enfin elle est au comble. On lui a donné quatre cents louis pour faire des habits pour Villers-Cotterets[7], où l’on doit faire la Saint-Hu-

  1. 9. Les deux éditions de Perrin donnent seulement : « M.de la Vallière est mort : on lui a fait, etc. »
  2. 10. Dans notre manuscrit : « il est allé. »
  3. 11. Françoise-Louise de la Baume le Blanc, duchesse de la Vallière, alors religieuse aux Carmélites de la rue Saint-Jacques à Paris, étoit sœur de Jean-François de la Baume le Blanc, gouverneur et grand sénéchal de la province de Bourbonnois, mort (à Paris, à l’âge de trente-cinq ans) le 13 octobre 1676. (Note de Perrin, 1754.) — La Gazette du 17 annonce que le Roi a donné son gouvernement à l’aîné de ses enfants.
  4. 12 « À la perte qu’elle a faite. » (Édition de 1754.)
  5. 13. Perrin a supprimé cette dernière phrase dans son édition de 1754.
  6. 14. Mme d’Heudiccourt. —— Immédiatement après, au lieu de : « s’est fort éclaircie avec Quanto » on lit dans notre copie : « s’est fort éclairée avec Mme de Mont… »
  7. 15. Dans l’édition de 1754 : « pour les habits de Villers-Cotterets ».