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LETTRES
DE
MADAME DE SÉVIGNÉ,
DE SA FAMILLE ET DE SES AMIS.


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1675

422. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 2e août.

Je pense toujours, ma fille, à l’étonnement et à la douleur que vous aurez de la mort de M. de Turenne. Le cardinal de Bouillon est inconsolable : il apprit cette nouvelle par un gentilhomme de M. de Louvigny, qui voulut être le premier à lui faire son compliment ; il arrêta son carrosse, comme il revenoit de Pontoise[1] à Ver-

  1. LETTRE 422. ― Le cardinal de Bouillon, neveu de Turenne (voyez tome II, p. 86, note 9), était depuis 1670 abbé commendataire de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin de Pontoise. Nommé en 1670, il en avait pris possession le 14 juillet 1671. Il aimait beaucoup son abbaye ; il y fit faire par le Nôtre un magnifique jardin, dont les restes servent aujourd’hui de promenade publique à Pontoise. Mécontent de la maison abbatiale, il se fit construire un château, qui fut vendu par ses héritiers au prince de Conti.
Mme de Sévigné, IV
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