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1676Je reçois une lettre du bon abbé qui se moque de vous, et dit que vous pensiez qu’il logeoit dans votre appartement : vous aviez là une belle pensée ! Non, ma fille, il n’y a que vous qui puissiez me plaire dans un tel voisinage ; aussi n’est-il fait que pour vous, et vous seule y pouvez être souhaitée comme vous l’êtes. J’ai encore ici l’abbé Bayard, qui ne me quitte que le plus tard qu’il peut. Il est bien épris de votre mérite ; c’est un ami de grande conséquence ; il vous baise les mains mille fois. Mmes Foucquet m’ont chargée de leurs saints compliments. Adieu, belle et aimable, je vous quitte pour entretenir ma compagnie. Je vous écrirai des chemins. Je vous aime, en vérité, de tout ce que mon cœur est capable d’aimer.


551. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
À Briare, mercredi 24e juin.

JE m’ennuie, ma très-chère, d’être si longtemps sans vous écrire. Je vous ai écrit deux fois de Moulins ; mais il y a déjà bien loin d’ici à Moulins. Je commence à dater mes lettres de la distance que vous voulez. Nous partîmes donc lundi de cette bonne ville : nous avons eu des chaleurs excessives. Je suis bien assurée que vous n’avez point d’eau dans votre petite rivière, puisque

    cisive sur les escadres espagnole et hollandaise mouillées à la rade de Palerme ; douze vaisseaux de guerre et six galères furent brûlés ; de sorte qu’il ne resta plus de forces ennemies dans la Méditerranée. La Gazette, en donnant dans son numéro du 20 juin la première nouvelle de la victoire, dit que c cette action est la plus grande, la plus glorieuse et la plus importante qui se soit passée sur mer depuis la bataille de Lépante. » Voyez l’Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 428.