n’être point brigadier : il a raison après ce qu’il fit l’année passée[1], il méritoit bien de monter d’un cran. Adieu, ma très-chère enfant, le bon abbé vous embrasse, et le petit secrétaire vous baise la main gauche ; ma main va toujours en empirando, mais vous vous portez bien, et moi aussi.
PERSONNE SOUS LA DICTÉE DE MADAME DE SÉVIGNÉ,
À MADAME DE GRIGNAN.
Ah ! vous le pouvez bien croire, que si ma main vouloit écrire, ce seroit pour vous assurément ; mais j’ai beau lui proposer, je ne trouve pas qu’elle veuille. Cette longueur me désole. Je n’écris pas une ligne à Paris, si ce n’est l’autre jour à d’Hacqueville, pour le remercier de cette lettre de Davonneau, dont j’étois transportée ; c’étoit à cause de vous[2] ; car pour tout le reste, je n’y pense pas. Je vous garde mon griffonnage ; quoique vous ayez décidé la question, je crois que vous l’aimez mieux que rien : tout le reste m’excusera donc[3] ;
- Car je n’ai qu’un filet de voix,
- Et ne chante que pour Sylvie[4].
- ↑ À l’affaire d’Altenheim. (Note de Perrin.) Voyez la lettre du 12 août précédent, p. 47, et celle du 17 novembre, p. 236 et 237.
- ↑ LETTRE 511. — Ce passage, depuis : « mais j’ai beau lui proposer, etc., » manque dans l’édition de 1734.
- ↑ « Je crois que vous l’aimez mieux que de n’en point voir du tout. Il faudra donc bien que les autres m’excusent. » (Édition de 1754.)
- ↑ L’ode de Sarasin à Monseigneur le duc d’Enguien se termine par cette strophe :
- À chanter ces fameux exploits
- J’employrois volontiers ma vie ;
- Mais ie n’ay qu’vn filet de voix,
- Et ne chante que pour Syluie.