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cette campagne[1]. M. de Lorges a été fait maréchal de France : voilà sur quoi nous pourrions fort bien causer, si l’on causoit avec la main d’un autre. Mais il suffit pour aujourd’hui, mon cher cousin, que je vous aie conté mes douleurs. J’embrasse de tout mon cœur Mme de Coligny : je la prie de ne pas accoucher à huit mois, comme ma fille. Elle s’en porte bien ; mais on y perd un fils[2], et c’est dommage. Adieu, mon très-cher[3].

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510. — DE LA PETITE PERSONNE, SOUS LA DICTÉE DE MADAME DE SÉVIGNÉ, À MADAME ET À MONSIEUR DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 4e mars.
À MADAME DE GRIGNAN.

Enfin, ma chère enfant, je les ai reçues, ces deux lettres que je souhaitois tant. Je vous ai conté comme, par un grand hasard, cette lettre de Davonneau, que d’Hacqueville m’envoya, me mit en repos. Je suis ravie de votre santé ; mais ne vous remettez point sitôt à vous assommer d’écrire. Je remercie M. de Grignan et Montgobert de vous en avoir empêchée : aussi bien j’en suis indigne, puisque je n’ai point encore de mains ; je vous demande seulement une réponse pour la princesse, et deux lignes pour moi. Je suis chagrine de cette longueur, et de retourner à Paris comme estropiée. J’en ai piqué d’hon-

  1. Voyez ci-dessus, p. 367, note 2.
  2. Voyez la lettre du 3 juillet 1677.
  3. On lit à la suite de cette lettre ces mots, écrits d’une autre main que celle de Bussy « Si faut-il (pourtant faut-il) que je vous parle de votre manifeste au Roi il est digne de vous, de votre siècle et de la postérité. »