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Adieu, ma très-chère et très-aimable : vous savez combien je suis à vous ; conservez-moi tendrement votre chère et précieuse amitié. J’embrasse M. de Grignan et les pichons. Comment se porte Marignanes ? Il me semble que nous sommes bien proches du côté du rhumatisme. Je vous envoie une douzaine de souvenirs à distribuer comme il vous plaira ; mais il y en a un pour Roquesante, qui ne doit jamais être confondu.

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505. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME ET À MONSIEUR DE GRIGNAN.
Aux Rochers, dimanche 23e février.

Vous êtes accouchée à huit mois, ma très-chère : quel bonheur que vous vous portiez bien ! mais quel dommage d’avoir perdu encore un pauvre petit garçon ! Vous qui êtes si sage, et qui grondez les autres, vous avez eu la fantaisie de vous laver les pieds ; quand on a poussé si loin un si bel ouvrage, comment peut-on le hasarder, et sa vie en même temps ? car il me semble que votre travail prenoit un mauvais train ; enfin, ma fille, par la grâce de Dieu, vous en êtes sortie heureusement ; vous avez été bien secourue. Vous pouvez penser avec quelle impatience j’attends de secondes nouvelles de votre santé, et si je suis bien occupée, et bien remplie des circonstances de cet accouchement. Je vous rends grâces de vos trois lignes, et à vous, mon cher Comte, des soins que vous prenez de m’instruire. Vous savez ce que c’est pour moi que la santé de votre chère femme ; mais vous l’avez laissée trop écrire : c’est une mort que cet excès ; et pour ce lavage des pieds, on dit qu’il a causé l’accouchement. C’est dommage de la perte