1676Je vous embrasse, ma chère enfant, de tout mon cœur ; le bien Bon en fait autant.
Et pour moi, ma petite sœur, vous croyez bien que je ne m’y épargne pas. Je n’ai rien à vous dire aujourd’hui de moi-même, si ce n’est l’extrême joie que j’ai de nous voir hors d’intrigue.
Ne soyez en nulle peine de moi : je suis hors d’affaire, à la réserve que j’ai les bras, les mains, les jarrets, les pieds gros et enflés, et je ne m’en aide point ; c’est une incommodité incroyable, mais qui finira bientôt. J’ai été mille fois mieux ici qu’à Paris : je suis servie et traitée comme la Reine[1].
OH ! la belle écriture ! ne trouvez-vous pas que ma mère eût tout aussi bien fait de ne vous pas écrire ? nous l’en voulions empêcher, mais elle l’a voulu : je souhaite que cela vous serve de consolation ; souhaitez-nous en récompense un peu de patience pour supporter l’enflure et la foiblesse qui restent. Ma mère croyoit que du mo-
- ↑ LETTRE 498. — Ce premier paragraphe est la seule partie de cette lettre que Perrin ait donnée dans sa première édition. Il l’a placé à la fin de la lettre du 8 mars.