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1676moyeux[1] me donne lieu de vous faire connoître le souvenir que je conserve de vous. Il n’est pas difficile de persuader cette vérité à une personne de votre mérite ; mais s’il étoit besoin d’un fidèle témoin, le vin de Saint-Laurent m’en serviroit. Je fis partir celui que je vous envoie il y a cinq ou six jours, espérant être la première à exécuter le traité qui se fit solennellement l’année passée, et qui se continuera avec beaucoup d’exactitude. Je souhaiterois pourtant, Monsieur, de le renouveler bientôt ou à Dijon ou à Paris, puisqu’il n’y a pas d’apparence que vos affaires vous amènent jamais en Provence : ce seroit une grande joie pour moi que de vous en faire les honneurs et de vous assurer que je suis très-véritablement votre très-obéissante servante,

La Comtesse de Grignan.
Suscription : À Monsieur, Monsieur le Président de Berbisy,
À Dijon.
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495. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mardi 21e janvier.

Commencez, s’il vous plaît, ma petite sœur, à croire fermement tout ce que nous vous dirons aujourd’hui, le bon abbé et moi, et ne vous effarouchez point si par hasard vous ne voyez point de l’écriture de ma mère. L’enflure est encore si grande sur les mains, que je ne crois pas que nous lui permettions de les mettre à l’air. Il y a encore une autre raison : c’est que depuis hier, qui étoit le neuf, la sueur s’est tellement mise sur les parties

  1. Voyez ci-dessus la note 3 de la p. 295.