1675votre rhume est augmenté, que vous avez la fièvre, et que vous n’avez pas voulu me faire écrire par un autre : voilà, ma chère Comtesse, de quelle couleur sont les pensées que l’on a ici ; j’espère qu’elles s’éclairciront vendredi, et que je ne serai pas tombée des nues comme me voilà : je ne sais que dire, tant je suis décontenancée.
Nous attendons le retour, de M. de Rohan et de Monsieur de Saint-Malo. Quoiqu’ils ne soient allés simplement que pour dire au Roi notre bonne volonté, car je crois que ce. sera tout, je suis persuadée qu’ils rapporteront quelque grâce. On leur a déjà préparé aux états deux mille pistoles à chacun : nos folies de libéralités sont parvenues au comble de toutes les petites-maisons du monde. Je crois qu’il vaut mieux que cela soit à cet excès, et entièrement ridicule que d’être à portée de pouvoir l’exécuter : de tout ceci, je ne plains que M. d’Harouys[1], dont la perte est comme assurée dans un temps où l’on demande l’argent qu’on empêche de recevoir : son intérêt me tient fort au cœur.
Mme de Vins m’écrit encore une fort jolie lettre : j’allois lui écrire ; elle m’a encore agacée ; elle se joue toujours sur cette tendresse que nous lui avons apprise : je vous montrerois ma réponse, si je n’avois, hélas ! qu’à passer d’une chambre à l’autre ; mais le moyen de la faire voyager si loin ? Je crois que mon fils viendra bientôt : il m’aidera fort à passer le reste du temps que je dois être ici. J’ai chargé d’Hacqueville d’une consultation pour l’affaire que j’ai avec ce président[2] ; c’est une de mes raisons pour être aux Rochers, et j’ai cru qu’il feroit avec une grande affection une chose qui avançoit mon retour : voilà de