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grande naissance dont le cardinal de Retz m’a entretenue : je conclus que ma nièce est fort heureuse d’avoir si bien rencontré.


M’entendez-vous bien, ma chère nièce, je m’en vais commencer à vous mettre l’un auprès de l’autre ; car je lui veux faire plaisir. Je ne prétends pas aussi vous désobliger, vous aimant comme je vous aime.


Mandez-moi, mon cousin, des nouvelles de cette belle fête.

Cette province est dans une grande désolation. M. de Chaulnes a ôté le parlement de Rennes pour punir la ville ; ces Messieurs sont allés à Vannes, qui est une petite ville où ils seront fort pressés. Les mutins de Rennes se sont sauvés il y a longtemps : ainsi les bons pâtiront pour les méchants ; mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes, sous MM. de Fourbin et de Vins, ne m’empêchent point de me promener dans mes bois, qui sont d’une hauteur et d’une beauté merveilleuses.

Adieu, Comte, puisque nous nous aimons encore, nous nous aimerons toute notre vie.

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461. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 23e octobre.

J’ai reçu votre lettre justement comme j’allois à Vitré. Ce que vous me mandiez de la princesse étoit si naturel,