1675contente de celui de Saint-Denis[1] : je n’en ai jamais vu un si bon. N’admirez-vous point ce que fait la mort de ce héros, et la face des affaires depuis que nous ne l’avons plus ? Ah ! ma chère enfant, qu’il y a longtemps que je suis de votre avis ! rien n’est bon que d’avoir une belle et bonne âme : on la voit en toute chose comme au travers d’un cœur de cristal : on ne se cache point ; vous n’avez point vu de dupes là-dessus : on n’a jamais pris longtemps l’ombre pour le corps. Il faut être, il faut être, si l’on veut paroître : le monde n’a point de longues injustices ; vous devez être de cet avis pour vos propres intérêts. Adieu, ma chère enfant, je vous embrasse de tout mon cœur.
À MADAME DE GRIGNAN.
Enfin, ma bonne, me voilà prête à m’embarquer sur notre Loire : vous souvient-il du joli voyage que nous y fîmes[2] ? J’y penserai souvent quoique votre Rhône soit terribilis[3], je voudrois être aussi près de me confier à sa prud’homie. Il ne faut point que je prétende à vivre agréablement sans vous. Je vous écrirai de tous les lieux où je pourrai : j’attends demain de grand matin une lettre de vous, que j’ai dit qu’on m’adressât ici. Vous dites que l’espérance est si jolie ; hélas ! il faut qu’elle le soit encore au delà de ce que vous dites, pour nourrir plus de la