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Je ne sais encore ce que je deviendrai : les affaires de la belle Madelonne m’arrêtent ici. Je ne sais ce qui me tient que je ne vous conte le procès dont il est question[1], tant je me sens en train de discourir ; mais je m’arrête ; car il se pourroit fort bien faire que vous ne seriez pas en humeur de m’écouter, et je vous veux plaire. Je veux que vous m’aimiez toujours comme je vous aime.

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437. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
À Paris, mercredi 28e août.

Si l’on pouvoit écrire tous les jours, je le trouverois fort bon ; et souvent je trouve le moyen de le faire, quoique mes lettres ne partent pas. Le plaisir d’écrire est uniquement pour vous ; car à tout le reste du monde, on voudroit avoir écrit, et c’est parce qu’on le doit. Vraiment, ma fille, je m’en vais bien vous parler encore de M. de Turenne. Mme d’Elbeuf[2], qui demeure pour quel-

  1. Voyez la note 16 de la lettre du 21 août précédent, p. 76. — Dans le manuscrit de l’Institut : « Peu de chose me retient que je ne vous conte, etc. »
  2. LETTRE 437 (revue en grande partie sur une ancienne copie). Elisabeth de la Tour, sœur du duc de Bouillon, du cardinal, et du comte d’Auvergne, seconde femme de Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf, morte en octobre 1680. — Dans notre manuscrit, on lit à