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1672 Écrivez seulement à Monsieur de Laon[1], qui enfin est cardinal ; vous pouvez comprendre sa joie, n’ayant jamais souhaité que cette dignité. Je viens de lui écrire. Je lui mande que vous lui témoignerez votre joie, et que je crois que vous et moi nous l’irons voir à Rome, ou que nous le recevrons en Provence, quand il reviendra, ou que, pour mieux dire, nous nous reverrons tous ici. Adieu, n’espérez pas que je puisse jamais vous aimer plus parfaitement que je fais. Je crains bien qu’étant hors de la portée de toutes les postes, je ne reçoive point de vos lettres dimanche. Ce n’est pas un léger chagrin pour moi.

M. d’Harouys s’en va en Bretagne ; il emmène d’Hacqueville et votre ami Chésières[2], qui désormais sera plus Breton que Parisien. M. de Coulanges revient demain. Le comte des Chapelles[3] m’a écrit de l’armée : il me prie de vous faire cinq cent mille compliments ; il dit qu’hier, je ne sais quel jour c’étoit que son hier, il s’étoit trouvé dans une compagnie de grande conséquence, où votre mérite, votre sagesse, votre beauté, avoient été élevés jusqu’au-dessus des nues, et que même on y avoit compris le goût et l’amitié que vous avez pour moi. Si cette fin est une flatterie, elle m’est si agréable que je la reçois à bras ouverts.


  1. 6. César d’Estrées, qui étoit cardinal in petto de la promotion du mois d’août de l’année 1671, ne fut déclaré qu’en ce temps-là. (Note de Perrin.) — Voyez la note 7 de la lettre 253.
  2. 7. Voyez la note 1 de la lettre 175 et la note 9 de la lettre 191.
  3. 8. Voyez la note 7 de la lettre 193.