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à M. de Varennes[1], dans ma petite maison, que je n’aime que parce qu’il semble qu’elle n’ait été faite que pour me donner la joie de vous y recevoir tous deux.


Depuis que j’ai commencé cette lettre, j’ai vu le Marseille. Il m’a paru doux comme un mouton ; nous ne sommes entrés dans aucune controverse ; nous avons parlé des merveilles que nous ferons, Monsieur d’Uzès et moi, pour cimenter une bonne paix. Je ne souffrirois pas aisément le retour de Mme de Monaco, sans l’espérance de vous ramener aussi : mon bon naturel n’est point changé. Je sais, à n’en pouvoir douter, que la Marans craint votre retour au delà de tout ce qu’on craint le plus. Soyez persuadée qu’elle l’empêcheroit, si elle pouvoit ; elle ne sauroit soutenir votre présence. Si vous vouliez me dire un petit mot de plus sur les méchancetés qu’on vous a faites, peut-être vous pourrois-je donner de grandes lumières pour découvrir d’où elles viennent. Vous avez de l’obligation à Langlade ; ce n’est point un écriveux ; mais il paroît votre ami en toute occasion. Il a dit des merveilles à Monsieur de Marseille, et l’a plus embarrassé que tous les autres. M. d’Irval[2] est parti pour Lyon, et puis à Venise : l’équipage de Jean de Paris[3] n’étoit qu’un peigne dans un chausson au prix du sien[4]. Il dit de vous : Tanto

  1. 10. Sans doute l’oncle de Mme de la Troche ; Mme de Sévigné annonce sa mort dans la lettre du 28 juillet 1680.
  2. 11. Voyez la note 19 de la lettre 132, tome II, p. 56.
  3. 12. Voyez la note 9 de la lettre 186, tome II, p. 290.
  4. 13. Saint-Amant, dans le poëme intitulé la Chambre du débauché, parle du

    …Déshabiller d’un page,
    Où le luxe mis hors d’arçon
    Ne montre pour tout équipage
    Qu’un peigne dedans un chausson.