1675
salut impossible avec la pourpre, et qu’il verra[1] dans sa lettre les véritables raisons qui l’avoient obligé à vouloir rendre son chapeau ; mais que si Sa Sainteté persiste à lui commander de le garder, il est tout disposé à obéir. Ainsi toutes les apparences sont qu’il sera : toujours notre très-bon cardinal. Il se porte bien dans sa solitude ; il le faut croire, quand il le dit. Il ne m’a point dit adieu pour jamais ; au contraire, il m’a donné toute l’espérance du monde de le revoir, et m’a paru même avoir quelque joie non-seulement de m’en donner, mais de conserver pour lui cette petite espérance. Il conservera son équipage de chevaux et de carrosses ; car il ne peut plus avoir la modestie d’un pénitent, à cet égard-là, comme dit la princesse d’Harcourt. Il m’écrit souvent de petits billets, qui me sont bien chers. Il me parle toujours de vous : écrivez-lui sur ce chapeau, et conseillez-lui de s’occuper.
On dit que M. de Saint-Vallier a épousé Mlle de Rouvroi ; c’étoit un jeu joué que sa disgrâce[2]. La petite Saint-Valleri est hors d’affaire pour sa vie ; mais sa beauté est fort incertaine[3], La prospérité du Coadjuteur ne l’est point du tout : il est parfaitement content, et a raison de l’être. Pour moi, je crois, comme vous, qu’il l’est encore plus du séjour de Paris que de l’archevêque de Paris. Vous avez très-bien fait d’aller voir cette princesse (c’eût
- ↑ 14. « Et qu’on verra dans la lettre. » (Édition de 1754.)
- ↑ 15. Voyez plus haut, p. 475, la lettre du 12 juin.
- ↑ 16. Elle avait la petite vérole. Voyez la fin de la lettre du 26 juin et de celle du 24 juillet, p. 498 et 527. — Marie (ou Marguerite) Angélique de Bullion, fille de Mme de Montlouet (voyez tome II, p. 272, note 2), avait épousé, le 23 juillet de l’année précédente (1674), son cousin, Joseph-Emmanuel-Joachim Rouault, marquis de Saint-Valleri, fils de la marquise de Gamaclhes : voyez tome II, p. 490, note 4. Le marquis de Saint-Valleri fut mestre de camp d’un régiment de cavalerie, puis brigadier des armées du Roi, et mourut à quarante et un ans en 1691.