Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 3.djvu/517

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 511 —

1675


mille livres de rente[1]. Que dites-vous de cette manière de penser ?

Mme de Coulanges a vu[2] la Grande-Duchesse, entre deux accès de la colique de sa mère : elle dit que cette princesse est très-changée, et qu’elle sera effacée par Mme de Guise[3]. Elle lui dit qu’elle vous avoit vue à Pierrelatte[4], et qu’elle vous avoit trouvée extrêmement belle : mandez-moi quelque détail de son voyage ; vous êtes cause que je l’irai voir.


Je m’en vais répondre à votre lettre du 3e. Parlons de notre bon cardinal. Il n’étoit pas encore vrai, quand Mme de Vins vous l’a mandé, que le pape lui eût envoyé un bref ; mais il est vrai présentement : c’étoit le cardinal Spada[5] qui en avoit répondu. Le bon pape a fait, ma très-chère, sans comparaison, comme Trivelin[6] : il a fait et donné la réponse avant que d’avoir reçu la lettre. Nous sommes tous ravis, et d’Hacqueville croit que notre cardinal ne fera point d’instance extraordinaire. Il répondra seulement que ce n’est point par avoir cru[7] son

  1. 7. Mme de Sévigné n’aurait sans doute pas raillé ces scrupules si les Bellièvre en avaient montré davantage à l’égard de leurs créanciers. Voyez sur la déroute de cette maison la lettre du 21 août suivant. — La fin de cette phrase : « et sur cette vieille radoterie, etc., » manque dans l’édition de 1734, qui ne donne pas non plus le paragraphe : « Mme de Coulanges, etc. »
  2. 8. À Lyon.
  3. 9. Élisabeth d’Orléans, sœur puînée de Madame la Grande-Duchesse. (Note de Perrin.)
  4. 10. Voyez tome II, p. 44, note 6.
  5. 11. Voyez la lettre du 5 juin précédent, p. 465.
  6. 12. Acteur de la comédie italienne. (Note de Perrin.) — Dans l’édition de 1734 : « Le bon pape a fait comme un acteur que vous connoissez. »
  7. 13. Tel est le texte des deux éditions de Perrin. Depuis on a substitué ici, comme en d’autres endroits, pour à par.