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considération est sans bornes. Ne vous mettez point en peine de mon voyage de Bretagne ; vous êtes trop bonne et trop appliquée à ma santé. Je ne veux point de la belle Mousse[1] : l’ennui des autres me pèse plus que le mien.

Je n’ai pas le temps d’aller à Livry ; j’expédie vos affaires, dont j’ai fait un vœu. Je dirai toutes vos douceurs à Mme de Villars et à Mme de la Fayette : cette dernière est toujours avec sa petite fièvre. Adieu, ma très-chère enfant ; je suis entièrement à vous.


1675

*412. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, 28e juin.

Vous m’avez écrit de Lyon la plus obligeante petite lettre du monde. Pour récompense, je vous assure que j’ai pris un grand intérêt à votre voyage[2], et que j’ai bien pensé à Mme de Guitaut, et sur la terre et sur le Rhône, et à ses frayeurs, et à son état, et plus encore à la tendresse qui lui a fait entreprendre ce voyage, et au courage qu’elle a eu de l’exécuter. Tout de bon, cela est héroïque, on ne peut trop l’admirer : je crois même qu’on doit s’en tenir là, et lui laisser l’honneur de n’être point imitée. Je souhaite que la suite soit heureuse, et je l’espère ; car enfin on accouche partout, et la Providence ne se dérange point.

Vous avez eu Madame de Toscane[3]. Je vous conjure par

  1. 4. L’abbé de la Mousse. Voyez tome II, p. 325.
  2. Lettre 412 (revue sur l’autographe). — 1. Le comte de Guitaut se rendait avec sa femme aux îles Sainte-Marguerite, dont il était gouverneur ; la comtesse y accoucha peu de temps après son arrivée : voyez la lettre du 21 septembre suivant.
  3. 2. La Grande-Duchesse arriva à Paris le même jour que le Roi de