deux ans[1] à méditer sur la manière dont vous refuserez ses bienfaits, je pense, ma bonne, qu’il ne faut point prendre des mesures de si loin : Dieu nous le conserve, et nous fasse la grâce d’être en état en ce temps-là de lui faire entendre vos résolutions ! entre ci et là il est fort inutile de s’en inquiéter ; et pour la cassolette, comme il y a très-longtemps qu’il n’en a parlé, j’aurois cru faire comme dans le Boccace : sous prétexte de la refuser, je l’en aurois fait ressouvenir[2] ; je ne sais point ce qu’il a ordonné là-dessus.
M. de Turenne est très-bien posté ; on ne s’est pas battu, comme l’on disoit : tout le monde se porte bien, et en Flandre et en Allemagne. La petite Mme de Saint-Valleri[3], si belle et si jolie, a la petite vérole très-cruellement.
J’ai vu Mme du Puy-du-Fou, qui désapprouve la saignée. Mon Dieu, ma bonne, que je suis en peine ! Je vous aime très-tendrement et plus que je ne puis vous dire.
1675
411. — DE. MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Madame de Vins[3] me parut hier fort tendre pour vous,
- ↑ 25. Il fallait encore au cardinal de Retz deux ans pour acquitter entièrement ses dettes. Voyez la lettre de Mme de Scudéry au comte de Bussy, du 25 mai 1675.
- ↑ 26. Pour la construction de la phrase, nous avons suivi l’édition de la Haye. Dans celle de 1754, on lit : « J’aurois cru faire comme dans le Boccace, si, sous prétexte de la refuser, je l’en avois fait ressouvenir. » — L’édition de la Haye n’a pas d’article devant Boccace.
- ↑ a et b 27. Voyez p. 512, la fin de la lettre du 10 juillet suivant. Erreur de référence : Balise
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