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deux ans[1] à méditer sur la manière dont vous refuserez ses bienfaits, je pense, ma bonne, qu’il ne faut point prendre des mesures de si loin : Dieu nous le conserve, et nous fasse la grâce d’être en état en ce temps-là de lui faire entendre vos résolutions ! entre ci et là il est fort inutile de s’en inquiéter ; et pour la cassolette, comme il y a très-longtemps qu’il n’en a parlé, j’aurois cru faire comme dans le Boccace : sous prétexte de la refuser, je l’en aurois fait ressouvenir[2] ; je ne sais point ce qu’il a ordonné là-dessus.

M. de Turenne est très-bien posté ; on ne s’est pas battu, comme l’on disoit : tout le monde se porte bien, et en Flandre et en Allemagne. La petite Mme de Saint-Valleri[3], si belle et si jolie, a la petite vérole très-cruellement.

J’ai vu Mme du Puy-du-Fou, qui désapprouve la saignée. Mon Dieu, ma bonne, que je suis en peine ! Je vous aime très-tendrement et plus que je ne puis vous dire.


1675

411. — DE. MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 28e juin.

Madame de Vins[3] me parut hier fort tendre pour vous,

  1. 25. Il fallait encore au cardinal de Retz deux ans pour acquitter entièrement ses dettes. Voyez la lettre de Mme de Scudéry au comte de Bussy, du 25 mai 1675.
  2. 26. Pour la construction de la phrase, nous avons suivi l’édition de la Haye. Dans celle de 1754, on lit : « J’aurois cru faire comme dans le Boccace, si, sous prétexte de la refuser, je l’en avois fait ressouvenir. » — L’édition de la Haye n’a pas d’article devant Boccace.
  3. a et b 27. Voyez p. 512, la fin de la lettre du 10 juillet suivant. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « p498 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.